Lorsque je parle de Cannes à mon retour, on n’arrête pas de me parler des soirées. Cela devient par moment un peu lourd. Lourd parce que pour nous, Cannes, ce n’est pas des vacances, des soirées etc. mais bien des rencontres, des interviews, des conférences de presse et surtout des films à visionner, un maximum de films à visionner.
Toutefois, chères et chers ami(e)s fidèles du site, voici malgré tout quelques commentaires sur les soirées cannoises. Dans un premier temps, il faut savoir que celles-ci sont révolues sur la Croisette et ce, à de rares exceptions. Par exemple, le Nikki Beach organise encore de belles « party ». La dernière en date était une soirée caritative pour mettre un terme à l’esclavagisme infantile. Une soirée qui a récolté 500.000 dollars et où John Travolta, Cate Blanchett et Michael Shanon étaient présents. Puis, il y a les soirées dans des villas privées sur les auteurs de Cannes comme celle organisée à l’issue de la projection du film « Le Grand Bain » de Gilles Lellouche et où toute l’équipe était présente. La Plage Nespresso, l’hôtel Majestic en charge d’organiser le Trophée Chopard mettant à l’honneur deux jeunes talents. Cette année, c’était Diane Kruger qui a remis ce trophée. Et je vous vois venir avec vos gros sabots me demandant : « Et lors de ces soirées, c’est possible de côtoyer les stars ? » Et là, je vous réponds : « Indirectement oui puisqu’ils se baladent dans la foule. Mais concernant les stars américaines, c’est toujours très compliqué car celles-ci sont protégées par des gardes du corps ou alors installées dans un carré VIP. De plus, en général, elles ne restent jamais très longtemps, elles viennent parce qu’elles sont sous contrats avec les organisateurs. »
Cela étant dit, revenons au cinéma et sur le film de Stéphane Brizé « En Guerre » avec Vincent Lindon. Avec un peu de recul, voici ce que j’en pense. L’avantage de ce film social, dans lequel Vincent Lindon joue un syndicaliste, est que « En guerre » est un film qui ne fait ni le procès de la gauche, ni celui de la droite. Stéphane Brizé reste neutre. C’est un peu ce que nous avons craint, se trouver face à une œuvre de gauche sans autre possibilité de lecture. Quant à Vincent Lindon, disons qu’il confirme son prix d’interprétation obtenu ici même il y a trois ans avec « La loi du marché » du même réalisateur. D’aucuns le place déjà favori pour un second prix d’interprétation. A décharge, c’est principalement la presse française qui lui octroierait ce prix, même si son personnage n’est pas très différent de ceux auxquels il nous a habitués. Lors de notre rencontre, Vincent Lindon nous a révélé une partie de lui, de sa personnalité, de son caractère : « J’aime discuter avec les gens. J’aime parler, il n’y a que cela qui m’intéresse. Je ne suis pas fou de voyages, pas fou de musique classique, de visite de musées. Moi ce que j’aime, les plus grands musées, les plus grands livres, les plus grands voyages je les passe à prendre l’apéro avec quelqu’un. J’aime parler aux gens, j’aime être près d’eux » avant de nous expliquer ce qui l’a motivé à jouer ce personnage de syndicaliste : « Je me suis laissé faire par ce que j’ai vu, par ce que j’ai entendu et en épousant la cause de tous ces gens. C’était cela mon travail. En fait, j’ai été imbibé sans m’en rendre compte de tout ce que je voyais autour de moi. C’est ce qui m’a donné la force d’interpréter ce personnage et vouloir rassembler, fédérer, convaincre et je m’y suis cru. J’ai presque fait un acte de schizophrénie. »
Brigitte Lepage
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